(Cette conférence s’adresse à tout public)
Le mardi 10 décembre 2019 de 14h à 17h
Salle SAN SUBRA – 4 rue San-Subra – quartier St Cyprien
Participation : Gratuit pour les adhérents à P.R.I.S.ME
10 euros si non adhérent à l’association P.R.I.S.ME
L’association P.R.I.S.ME réunissant usagers, proches, professionnels en santé mentale, s’est donnée pour mission de transmettre de l’information en psychiatrie.
Après avoir organisé une journée de colloque sur les dispositifs de soins psychiatriques pour la schizophrénie (Hôtel Dieu, le 27 Juin 2018), nous organisons un cycle de conférences qui débutera le mardi 10 décembre 2019 sur le sujet des soins sans consentement en psychiatrie.
Vaste sujet, longuement débattu sur le plan éthique il est vrai et qui continue d’interroger (réformes de la loi en juillet 2011). Ce sujet peut concerner toute situation clinique à partir du moment où le sujet n’est pas en mesure de donner un consentement éclairé sur les soins et que son discernement est aboli, du fait de l’état de santé.
Les soins sans consentement peuvent s’établir aussi bien en hospitalisation (cela concerne 12 à 15 % des hospitalisations en psychiatrie) qu’en soins ambulatoires dans le cadre d’un programme de soins). Ils ne constituent pas une réponse thérapeutique définitive, ils se comprennent comme un temps thérapeutique inscrit dans un processus plus global où l’alliance thérapeutique est recherchée dans une perspective de rétablissement.
La lumière se posera lors de cette conférence sur le vécu des usagers, des proches et des professionnels en santé mentale durant cette phase particulière de soins.
La première partie de la conférence portera sur le cadre juridique des soins sans consentement et la deuxième partie sur l’écoute des regards croisés de chaque personne.
Bien que ce temps de soins cristallise à la fois des attentes majeures, des tensions, et des bouleversements émotionnels en lien avec le contexte de privation de liberté , le fait de partager ensemble nos regards peut permettre à notre sens de maintenir et de renforcer la dimension du soin dans l’intitulé « soins sans consentement » et aussi de pouvoir préciser la place de chacun dans cette étape de soins.
Nous vous attendons mardi 10 décembre 2019 de 14h à 17h dans la Salle San Subra, TOULOUSE (accueil du public à partir de 13H)
Entrée 10 €. Gratuité pour les adhérents de l’association P.R.I.S.ME
Parmi les intervenants : Madame Sophie THERON Maître de Conférence à l’Université de Toulouse 1 (Capitole), l’équipe infirmière des urgences psychiatriques du CHU Purpan, des usagers et des proches.
Pour toute information complémentaire : www.prisme-reseau.fr
Céline Bappel
Nathalie Bounhoure
Emmanuelle Bourlier
Marylène Cabail
Jacques Chenevas
Karine Faure
Tudi Goze
Laurence Rannou
Edith Saint-Martin
Jean-Yves Souillard
Céline Bappel
Jacques Chenevas
Edith Saint-Martin
Jean-Yves Souillard
Maître de conférence de droits publics (HDR), Université Toulouse I Capitole, responsable du DU de droit Santé Mentale et Psychiatrique.
Usager qui fait part de son expérience lors d’une hospitalisation.
Usager qui fait part de son expérience lors d’une hospitalisation.
Usager qui fait part de son expérience lors d’une hospitalisation.
Aidant qui fait part de son expérience lors d’une hospitalisation d’un de ses proches.
Infirmier aux urgences psychiatriques de Toulouse et responsable de l’étude pilote « VECUTIERSPSY ».
Praticien Hospitalier, centre hospitalier Gérard Marchant.
Documents relatifs à la présentation en salle non fournis à P.RI.S.ME
Soins psychiatriques sans consentement .
Généralement , suite à une attitude délirante par exemple , un des membres de notre famille
ou un proche nous conduit dans un hôpital psychiatrique sans nous demander notre avis . On ne
cherche pas non plus à avoir des explications sur ce qui nous arrive.
C’est souvent la crainte qui amène cette personne à nous conduire vers des structures spécialisées
en psychiatrie . Ils veulent se rassurer :ils ne comprennent pas nos paroles délirantes .La crainte de
nous voir avoir un accident, de nous suicider .Tout leur passe par la tête .
La sécurité dans leur esprit est de nous mettre dans les mains de personnes à leurs yeux aptes à nous
soigner dans une structure psychiatrique : puisqu’on agit de façon étrange aux yeux de beaucoup ,le
mot fou apparaît plus ou moins consciemment dans leur tête .
Ils sont rassurés mais pour nous ce n’est pas forcement le cas . On nous prend en main : plus
physiquement sans nous demander notre avis ,que d’une façon réellement adaptée .En clair on ne
nous écoute pas …
A notre arrivée on nous ‘pique’ de médicaments pour calmer nos dires . On nous endort pour ne
plus avoir à passer du temps à nos côtés . Le monde psy n’a alors que le désir de nous isoler mais
surtout pas celui de nous aider à trouver des solutions. Nous écouter et chercher à nous
comprendre , cela devrait être le but des professionnels du monde psychiatrique . Au lieu de
perfectionner leurs tâches , les professionnels nous isolent.
Et puis on nous relâche dans la nature après parfois des mois d’enfermement .On s’est oubliés et à
l’extérieur on nous a oublié. Autant notre famille que nos sois-disant amis. On ne sait plus où se
rendre ni quoi faire . On a peur de cette solitude naissante.La société professionnelle ne veut surtout
pas de nous . On reste encore malades à leurs yeux .
Alors que faire ? Deux solutions : retourner vers cet entourage psy, même si on n‘en veut surtout
pas , ou alors croire à un accueil miraculeux prochainement .
C’est ce qui c’est passé pour certains d’entre nous il y a quelques années ( et qui arrive encore
aujourd’hui) grâce à la création d’associations nommées GEM ( Groupes d’ Entraide Mutuelle ).
On nous y ouvre la porte pour y être nous même et pour évoluer comme bon nous semble en faisant
diverses activités qui nous plaisent ,ou pour ne rien y faire du tout . En clair on nous laisse le temps
de retrouver notre dynamisme et notre confiance en nous .
Au bout de quelques années , certains d’entre nous réussissent même à devenir indifférent à de
nombreuses idées reçues apportées par des gens se disant normaux et qui cherchent à nous rejeter.
Nous créons des activités dans notre GEM pour que tout le monde puisse y participer. Handicapés
ou non …
Brigitte Chaput Adhérente de MicroSillons
Documents relatifs à la présentation en salle non fournis à P.RI.S.ME
Au mois d’avril 2018, ma belle-soeur nous a été confiée par son mari dans un état dépressif très
avancé, très amaigrie, profondément triste et mutique.
Souffrant de troubles bipolaires, elle était en rupture de soins depuis de longs mois.
Au coucher, mon mari a découvert sa soeur dans la salle de bains, prostrée, un couteau auprès d’elle.
Nous l’avons aussitôt conduite aux urgences psychiatriques où elle s’est laissée conduire sans
réticence.
Nous y sommes restés trois heures, reçus tour à tour seuls, puis avec elle. Le médecin lui a expliqué
que son état nécessitait des soins et que cela relevait d’une décision médicale.
N’ayant pas de place ailleurs, elle serait en secteur fermé.
Rassurés, nous sommes rentrés nous coucher à trois heures du matin.
Le lendemain matin de bonne heure, ma belle soeur n’étant plus consentante, l’hôpital a appelé mon
beau-frère qui s’est opposé à l’hospitalisation de sa femme, puis a appelé mon mari pour qu’il signe
la demande de soins sans consentement.
Nous avons laissé des messages à notre beau-frère pour l’informer de la situation, auxquels il n’ a
pas répondu. Nous avons appris par la suite qu’il nous reprochait de ne pas l’avoir prévenu tout de
suite, auquel cas il serait venu chercher sa femme à l’hôpital.
Nous sommes donc repartis à l’hôpital pour signer le papier, très ennuyés par la tournure des
événements, mais fermement convaincus que c’était la bonne décision.
Nous sommes malheureusement habitués aux soins psychiatriques, puisque notre fils souffrant lui
aussi de troubles bipolaires a fait l’expérience de nombreuses hospitalisations, dont certaines sans
son consentement.
Nous avons rencontré des soignants très disponibles et bienveillants et avons bénéficié d’un
protocole nouveau, basé sur la reconnaissance de la difficulté d’une telle démarche, et proposant un
suivi psychologique dans la durée, à ceux qui font hospitaliser leur proche sans leur accord.
Le désaccord de notre beau-frère, suivi de celui plus ou moins implicite de ses trois enfants nous
pèse encore actuellement, mais nous nous réjouissons de la qualité des soins qui ont permis à ma
belle-soeur de sortir de l’hospitalisation stabilisée.
Être hospitalisé contre son gré quand on n’a pas son libre arbitre est une grande souffrance pour les
malades, mais c’est une responsabilité souvent lourde de conséquences (notre fils nous en a voulu
longtemps même s’il reconnaît que c’était la bonne décision à prendre!) pour l »entourage qui y est
contraint.
…